lundi 29 septembre 2008

Reprise






Il était temps que je rentre à Bordeaux, l'appart c'est le Bronx.

Sellig pionce sur une couette dans la chambre de Clément (double péché)
Ungaro m'a piqué ma place dans le lit conjugal.
Les mites alimentaires ont pris notre cuisine pour hôtel.
Clément et Gilles ont bouffé au Mac Do hier.
Oui il est temps que je rentre à Bordeaux.

Bon on va faire ça par chapitre, ça fera moins désordre.

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Chapitre 1 : les mites alimentaires.
Vous connaissez cette charmante bestiole qui ressemble à un petit papillon de nuit et qu'on regarde d'un oeil attendri voleter dans la cuisine ?
Cette bestiole, c'est... l'Envahisseur.
C'est mignon, c'est petit, ça a l'air innocent comme ça... c'est une horreur absolue !!!!!!!!
Ça pond des oeufs par milliards dans un paquet de farine, ça se transforme en asticot, ça rampe partout, ça se transforme en cocon, ça termine sa vie en papillon qui pond à son tour son milliard d'oeufs dans le paquet de riz d'à côté.
Un milliards multiplié par un milliard multiplié par un milliard...

Oui oui allez vomir, je vous attends...

Gilles les a atomisés à coup de bombe insecticide, ça leur a fait le même effet que s'il leur avait chanté une chanson.
Alors il a posé des papiers collants pour piéger les papillons, seule solution pour endiguer l'invasion.
Et Sellig a changé de régime : quand on voit un papillon voler, on hurle "Sellig ! Mouche ! Mouche ! Mouche !" Sellig interrompt toute activité en cours (même dormir) déboule les yeux en boules de loto, et réduit la bête en charpie avant de l'avaler tout rond. Merci Sellig.

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Chapitre 2 : Manon et le bib.
J'ai chassé les araignées qui campaient dans ma boîte de flûte depuis 8 mois et j'ai repris le chemin du boulot.
Petite reprise en douceur avec une série light, soft, presque intime... Nabucco au Stade de France.
40000 spectateurs, 500 figurants, quelques mini-solos de flûte, on a vu plus cool comme reprise.
La première semaine, j'ai dormi 4 heures par nuit (souvenez-vous que Manon n'a pas l'intention de faire ses nuits avant l'âge de 18 ans)
La deuxième semaine, j'ai tiré mon lait dans les vestiaires du Stade de France, à quelques mètres du T-shirt de Thierry Henry dans son casier. Non, je ne l'ai pas chouré, non je ne le vendrai pas aux enchères sur eBay.

Manon a englouti allègrément toutes les provisions de lait maternel que j'avais faites.
750 ml d'avance, ça me semblait bien pour tenir les 15 jours, j'étais confiante.
Ça a tenu... 3 jours.
Même avec une tétine 1 trou, le bib reste plus facile que le sein !
Si quelqu'un a une tétine 0,5 trou à me proposer, j'achète.

À mon grand désespoir, il a fallu la compléter. Dommage. Moi qui espérais me vanter copieusement d'avoir allaité EXCLUSIVEMENT ma loulette pendant six mois... je ravalerai mon orgueil, le Dieu Blédilait a dû me venir en aide, je suis dégoûtée.
Manon non, apparemment, elle a multiplié ses petits bourrelets aux cuisses et elle s'est confondue en sourires et gazouillis auprès de ma belle-maman qui est tombée en adoration devant sa petite fille.

Par contre, faut pas rêver ma Loupiotte, maintenant j'ai deux semaines de vacances, le bib C'EST FINI !
Oui oui oui oui oui.
Non non non non non.
Ça ne prend pas de ronchonner, le nez dans le sein, parce que ça ne va pas assez vite.

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Chapitre 3 : la reprise du boulot, petites anecdotes.

Samedi soir, sortie du RER B, station La Plaine Stade de France. Mais c'est quoi cette marée humaine qui se dirige vers le stade ? C'est le public ça ? C'est le public qui va m'écouter crachotter mes pitits solos dans le micro suspendu au dessus de ma tête ? Mamaaaaaan j'veux pas y aller, j'ai peuuuuuur ! J'avais pas encore eu l'occasion de stresser. C'est fait.

Début du 2ème acte, on s'accorde.
J'entends Jean-Claude (clarinette) qui râle derrière moi.
Ça lui arrive souvent.
En fait ça lui arrive tout le temps.
Sauf que là, le ton est sérieux. "Ça marche pas. Je peux pas jouer. Passe-moi un tournevis ! Ça marche pas."
Jean-Michel (hautbois) et moi on se retourne d'un bloc.
Quoi ? Quoiqu'y gna qui marche pas ? Jean-Claude triture sa clarinette "Vous avez pas un tournevis ?"
Sur les écrans géants du stade, je vois la tronche d'Alain Duault qui nous résume l'action du 2ème acte, vite vite vite, ça va bientôt être à nous !
Apparition inquiète du garçon d'orchestre. "Qu'est-ce qui se passe ?"
Nouvelle trituration de clarinette "Ça marche pas, la clef ne remonte pas, t'as pas un tournevis ?"
Téléphone arabe dans tout l'orchestre. Non, personne n'a de tournevis.
À côté de moi, Nathalie lui tend un coupe-ongle et Jean-Claude commence à bidouiller. La clarinette passe de mains en mains, chacun cogne dessus à sa façon pour débloquer cette fichue clef.
On a quatre solutions :
- annuler la représentation (je connais 40000 personnes qui ne vont pas apprécier)
- courir au milieu du stade jusque dans les coulisses pour aller chercher un tournevis (qui ne nous garantit en rien la réparation de ladite clarinette)
- téléphoner à ma soeur, assise quelque part au niveau de la porte G, virage Nord du stade, dans l'espoir qu'elle ait sa clarinette avec elle et qu'elle la fasse parvenir jusqu'au terrain
- échanger la clarinette contre celle de Myriam, assise à côté, et la laisser se dépatouiller avec l'engin défectueux.
Alain Duault a fini sa bafouille, on n'a plus le temps de rien, on opte pour la 4ème solution.
Jean-Claude a poursuivi l'opéra avec une clarinette qu'il ne connaissait pas (bonjour l'angoisse pour la justesse) et Myriam a transformé son pupitre en atelier en lutherie, tout en jonglant avec sa partition.

Fin du 3ème acte, le sparadrap que j'ai collé sur ma flûte (pour ne pas glisser à cause de la transpiration) ne tient plus.
#°$* de £*%# de *#`¨* il y a plein de trucs à découvert dans le 4ème acte, il faut que je sois à l'aise.
Alors sitôt la dernière note pondue, je décolle le sparadrap pour le repositionner correctement.
Je compte sur Alain Duault et son résumé pour me laisser le temps.
Je démonte ma flûte, tranquille, j'enlève le sparadrap... et je vois la main tremblante de Nathalie qui se tend vers moi "Hélène..." je lève les yeux : le chef a levé sa baguette.
Enfer et Damnation, ce sale traître d'Alain Duault n'a pas résumé l'histoire, on attaque le 4ème acte direct !
En 1/4 de seconde, je me suis transformée en Super-Woman.
C'est fou comme les neurones peuvent se connecter à une vitesse supersonique quand l'urgence de la situation l'ordonne !
D'habitude, il me faut 3 bonnes minutes pour positionner mon sparadrap, remonter ma flûte, galérer pour retrouver ces fichus repères en vernis à ongle transparent, à moitié effacés, pour bien l'ajuster...
En une demi-seconde j'ai cru me retrouver dans la série The Sentinel, vous savez, là où le mec a les sens surdéveloppés et voit tout tout de suite à une vitesse hallucinante... sparadrap collé de traviole, flûte montée repères trouvés, c'était fait, mal fait mais fait. L'orchestre avait attaqué sans moi le premier accord du 4ème acte.
Je les ai rejoint sur une note crasseuse, n'importe laquelle, en espérant que ce soit la bonne.
Il a fallu attendre le prochain silence pour réajuster ce pataquès et diviser par deux mon rythme cardiaque...

vendredi 12 septembre 2008

Le destin d'un petit suisse

Je donne son goûter à Clément.
Deux petits suisses mélangés à du lait de croissance mmmh d'ailleurs c'est aussi devenu mon goûter favori.
Comme d'hab, il piaille un peu et refuse carrément la première cuillère, comme d'hab il se taille au fond de la pièce en faisant semblant d'être très occupé à autre chose, et comme d'hab, il avale la moitié du bol en se régalant. Et en s'en mettant partout.
Donc je pose le bol sur la table et je vais chercher une lingette pour éponger tout ça.
Au retour, je trouve le bol sur la table, et juste à côté, Ungaro, l'air totalement innocent (ou l'air couillon, c'est selon) qui se lèche les babines...

... qui se lèche les babines...

... oh là là, il se lèche les babines... ce couillon de chat qui ne mange que ses croquettes, qui refuse même un steack haché frais, ne me dites pas que...

... et ben si !

Il ne cherche même pas à se planquer après sa bêtise.
Ungaro, le degré zéro de l'instinct félin.
(attention, certaines de ces images sont susceptibles de heurter la sensibilité des plus jeunes)


Regardez bien à gauche, au niveau des moustaches... les reliques du festin.

Clément a mangé les restes d'Ungaro... et oui.

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Ungaro qui est très très trèèèès intéressé par le tapis d'éveil de Manon, bien qu'il sache pertinament (il est con mais pas tant que ça finalement !) qu'il n'a pas le droit d'y mettre une patte. Ça ne l'empêche pas d'essayer. Il tente un poil sur le tapis "Ungaroooo !" il se planque, les oreilles basses.
Et je le retrouve deux minutes plus tard, ramassé le plus possible sur lui-même pour se faire discret, honteux et confus... mais sur le tapis !
"Choupineeeeet..." il baisse les oreilles, rentre les moustaches... mais ne bouge pas d'un poil.
J'ai BEAUCOUP d'autorité sur mes chats. Si si.

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Nouillette doit avoir ses gencives qui la travaillent.
Elle les frotte l'une contre l'autre comme une petite vieille qui joue avec son dentier.
Elle a trouvé, comme Clément, le truc pour balancer toute seule son transat en agitant les pieds.

Clément a dû faire de la gymnastique à la Maison des Enfants.
Parfois, pris d'une inspiration subite, il crie (gueule ?) "Faire a yinastikkkkkk" et il écarte les jambes au maximum, comme Jean-Claude Van Damme en pleine méditation. Aujourd'hui, il a encore poussé son cri de guerre, mais cette fois il s'est mis la tête en bas sur un coussin, comme une autruche face au danger.
Quel est le point commun entre Jean-Claude Van Damme et une autruche ? Une figure de gymnastique façon Clément.

Au fait, parmi les innombrables progrès de Clément en langage (on le comprend presque sans décodeur maintenant) il y a un mot qu'il répétait en boucle depuis des mois en nous montrant la nature.
Une espèce de borborygme qui le faisait postillonner partout "Schraâm ! Schraâm !"
J'ai fait tout le dictionnaire.
Montagne ? Oiseau ?
"Schraâm ! Schraâm !"
Nuage ? Orage ?
"Schraâm !"
(Oh punaise, mais qu'est-ce qu'il veut dire ?)
"Schraâm ! Schraâm !"

Et un jour, il a articulé un peu mieux... et j'ai vu la Lumière... Arbre ?
"Scharbe ! Scharbe !"
"Arbre ? C'est arbre que tu veux dire ?"
"Scharbe ! Arbe !! Arbe !!!"
Victoiiiiiiiiiire ! Je venais de percer le secret du mot mystérieux !
Arbre ! Et la Lumière fut...

dimanche 7 septembre 2008

Qui va gagner ?


C'est à babord, qu'on pionce qu'on pionce...


... c'est à tribord qu'on pionce le plus fort.



Alors ? Qui a gagné ?